Le Misanthrope :
Si la langue du Misanthrope peut nous étonner aujourd’hui, c’est bien que sous un apparent classicisme formel, couvent une truculence ironique et une insolence déjà modernes.
Si Alceste peut encore nous émouvoir, adultes et adolescents, c’est bien qu’il incarne ces deux facettes si propres à la jeunesse : la fougue jalouse de l’amoureux et l’intégrité brute de celui qui refuse les arrangements hypocrites.
Si le théâtre de Molière nous réjouit, c’est bien parce qu’il nous invite à quitter notre place de spectateur pour nous faire prendre une part active à la représentation collective d’un mythe renouvelé. A la fin de sa pièce, Molière nous prive d’Alceste au moment où il quitte le monde pour se réfugier dans un désert.
Dans notre mise en scène, nous le retrouvons qui entre dans un bar de notre siècle, et déverse son refus de l’humanité aux personnes présentes : barman, clients/public… qu’il n’hésitera pas à interpeler ou solliciter pour ressasser les moments les plus troublants de sa journée.
Fausto Olivares , metteur en scène