Projet artistique et culturel financé par :
Ouvreuse dans un cinéma forain, confrontée au sexisme et au patriarcat, elle s'évade grâce aux films qui y sont projetés. Elle s'identifie aux protagonistes et se reconnaît dans leur drames.
Entêtée et convaincue de la nécessité de repenser le monde qui l’entoure, ArchiE affrontera alors ses "moulins à vents", emportant dans sa quête toutes les personnes sensibles qu'elle croisera.
ArchiE ou l'Utopiste est un hommage lointain à l’utopie douce de Don Quichotte, et à l’espoir que l’on porte tous et toutes d’une société idéalisée et réalisable. C’est l’histoire d’une folie assumée qui rêve de noblesse dans les âmes comme dans les actes.
Principes de mise en scène et scénographie :
Un peu de théâtre :
Le public est reçu dans un cinéma ambulant. Esthétique de foire : couleurs vives mais un peu surannées, vieillies par le temps, panneaux avec les horaires des séances, guichet, ouvreuses... Et pourquoi pas, des attractions genre casse briques et barba-papa.
L'habillage scénographique s'adapte aux salles comme aux extérieurs.
Le public s'installe selon le lieu dans les fauteuils ou sur des bancs, les ouvreuses proposent boissons et confiseries pendant que défilent sur l'écran quelques fausses pubs et bande-annonces.
Puis l'obscurité se fait. Les ouvreuses disparaissent derrière l'écran, le pianiste entre sur scène et commence à jouer.
Un peu de musique :
Comme pour souligner l'époque révolue du cinéma muet, le pianiste jouera les airs typiques de ce genre. Mais au long du spectacle, lentement et insidieusement, comme peut l'être une révolution qui se met en place, les morceaux se déstructureront pour devenir plus rock, plus contemporain, voire pour se transformer en hymne populaire.
Un peu de cinéma :
Projeté sur l'écran, une main géante esquisse en noir et blanc un décor de ville. Nous sommes en 1920. Le film semble commencer.
Du théâtre et du cinéma :
Alors que le décor projeté se fige, les comédiens apparaissent par transparence derrière l'écran. Toute la performance tient dans leur manière de jouer, donnant l'illusion qu'ils sont acteurs de film muet, avec cette légère accélération qui caractérise tous les films de l'époque, laissant un temps douter les spectateurs sur ce qui est projeté et ce qui est joué.
Un peu de magie :
Parfois, les comédiens quittent l'écran, jouent devant, interpellent le pianiste, reviennent dans le public, reprennent leurs rôles d'ouvreuses ou de guichetier, tandis que d'autres décors se forment sur l'écran et que d'autres faux films se déroulent... Et comme dans un film de Méliès, avec des mécanismes et trucages étranges, les strates de l'histoire se superposent, s'accompagnent et interagissent pour former un étonnant mélange de formes au service du fond, du texte et de l’auteur.
Kino-Théâtre - objet scénique protéiforme :
Néologisme pour désigner la rencontre entre un cinéma qui se veut avant tout comme un espace de création, sans censure ni compétition, et un théâtre artisanal qui, tout en étant politique, permet de chercher de nouveaux modes narratifs. Le Kino-Théâtre est un mille-feuilles où se superposent et s'entrechoquent les "expressions" pour donner au spectacle l'occasion de sortir des sentiers battus des habitudes culturelles.
UNE CRÉATION Théâtre Des Deux Mains
Distribution :
Pauline Gasnier
Frédéric David
Émilie Lefranc
Olivier Suaud
Alexandra Malfi
Yann Lefer
Romain Garrabos
Direction artistique et mise en scène : David Sanhes
Assistante mise en scène : Cécile Aziliz
Texte de Philippe Vintejoux aux Editions ETGSO