2025

Demain, n’est que le petit frère d’aujourd’hui. Il grandi, s’ouvre au monde, ses yeux se remplissent des étoiles nécessaires. Il est un projet joyeux, innocent, sans contrainte. Il avance.

Demain, sur les routes partiront nos prochaines créations. Dont Le Procès de Franz Kafka. Un pari d’adolescent. Encore un. On est heureux, impatients même. Mais inquiets comme toujours. Ce spectacle qui fut pour nous une évidence est confronté à un monde qui change vite, très vite, comme une collection Shein. Alors que l’adolescence devrait être une terre de découverte, elle est malmenée par des protocoles parcours Sup, des réseaux sociaux manichéens où l’entre-deux et la porosité des idées n’existent plus, où l’autre n’est, aux choix des GAFA, qu’un algorithme identitaire.

Alors, oui, parce qu’on a quand même plus de recul qu’un adolescent, on a peur. On a peur que la culture et ses projets soient broyés par la disparition de ce qui fait leur force, la pluralité.

Ce qui m’emmène à vouloir parler de courage.

En vrai, je pense que le courage c’est de créer. Tout part de là. Il en faut à ceux qui rêvent et concrétisent, ceux qui se bagarrent pour mener à bout, ceux qui investissent et ceux qui luttent.

Mais il n’y a pas de courage sans vision politique et sans grandeur. Pas de courage sans ambition ni curiosité, sans reconnaissance du travail fait, sans écoute et sans compréhension. Le courage c’est co-construire. C’est conjointement faire confiance à la durée et à la nouveauté. C’est donner des ailes et maintenir en vol, tenter l’impossible, sortir du fichier Excel et regarder le monde par le regard de l’autre. Ne pas céder à la tentation du cyclope et de son œil étroit. Le courage c’est de programmer l’audace, de résister au divertissement et à la tentation du facile. Le courage c’est d’accepter l’absurde dans lequel on se meut et surtout d’aimer s'y mouvoir.

Offrons notre courage au petit frère qu’est demain.