Publié le 13/11/2012 à 06h00
Par Annie Quillon
Montfort-en-Chalosse
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Le Théâtre des Deux Mains est une troupe professionnelle qui, depuis dix ans, s'exprime sur Villeneuve-de-Marsan. Cette année, les comédiens ont entamé le travail d'une pièce de Boris Vian « Le Goûter des généraux ». C'est pourquoi les Z'Heureux Cruateurs les ont invités en avant-première du Salon du livre - qui avait lieu ce week-end - dont l'auteur phare est Vian.
Le public a assisté à un spectacle en train de se faire, un « work in progress » tel qu'on en voit rarement. Avec le premier acte, d'abord lu pour bien saisir le sujet et poser les personnages. Avant ce même premier acte joué, avec décor et costumes puis sous la direction du metteur en scène. C'était extraordinaire de voir le texte lu au départ prendre du volume, de l'ampleur et d'assister à l'émergence du sens.
Car cette pièce qui, comme le précisait le metteur en scène, a vieilli, a été relookée et la troupe a accentué des sens plus contemporains pour faire écho à l'actualité.
« Le Goûter des généraux », c'est cette rencontre au sommet autour d'un cake, de hauts gradés européens qui cherchent à faire la guerre sans grande conviction, juste parce que la mère du général Audubon - fils obéissant d'une mère tyrannique - veut que son fils illustre sa carrière en gagnant une belle guerre. Le général Audubon n'a pas envie de faire la guerre mais il faut bien obéir à maman.
Situations désopilantesC'est une pièce datée mais que quelques coupes ont allégée et replacée dans notre actualité. Une pièce toute de dérision et d'impertinence que David, le metteur en scène, a dû alléger mais qui garde sa saveur avec des bons mots, des situations désopilantes et un remarquable travail d'acteurs que le public a pu apprécier en situation. Fausto est un général imposant, Véronique une mère énergique et autour d'eux, Émilie, Claude et Olivier leur donnent la réplique.
Après la représentation, de nombreuses questions pertinentes étaient posées pour savoir comment on prend un texte, comment on le revivifie, on lui donne du corps, comment on l'habite… Le public a assisté à une belle soirée avec, en fil rouge, le « Tango des bouchers de La Villette », le fameux « Faut qu'ça saigne » que les comédiens ont entonné en triomphe ou en sourdine et même en berceuse que fredonnait la mère bien sûr pour son gros poupon de général.